La réglementation de l’Union européenne n° 2016/1628 du 14 septembre 2016 exige la réduction des émissions de polluants engendrés par les moteurs d’engins de construction de Stage V. Cette norme européenne s’applique aux moteurs à combustion interne qui équipent les engins mobiles non routiers, dont les groupes électrogènes. Faisons le point sur la norme Stage V.
La norme Stage V : les implications sur les groupes électrogènes
« L’Étape 5 » ou le « Stage V » a été établi dans le but de réduire les rejets polluants engendrés par les véhicules mobiles non routiers, ainsi que les moteurs de groupes électrogènes. Par conséquent, les nouveaux moteurs doivent impérativement répondre aux exigences de cette réglementation. En principe, la norme Stage V européenne est similaire à la certification Tier qui est de rigueur aux États-Unis.
Ces deux réglementations ont pour finalité la limitation des émissions de particules fines et la diminution de la quantité de gaz toxique et de dioxyde d’azote rejetée dans l’atmosphère. Ces informations s’avèrent nécessaires si vous êtes intéressé par la location d’un Stage V ou par la maintenance d’équipements électriques de fortes puissances. Dans tous les cas, mieux vaut faire appel à une entreprise spécialisée dans la location de groupes électrogènes. Celle-ci doit également disposer d’un savoir-faire en installation haute tension, en production et en distribution électrique. En effet, la norme Stage V concerne également les loueurs, les experts en maintenance ainsi que les utilisateurs de groupes électrogènes.
Quelles sont les solutions pour atteindre les objectifs de la Stage V ?
Techniquement, la norme Stage V qui s’applique aux groupes électrogènes concerne tout particulièrement les échappements. Ainsi, il convient de réduire la toxicité et la quantité des gaz émis en réglant la vanne EGR. Celle-ci s’active dès que le moteur fonctionne à bas régime. Le but est de réinjecter des gaz en partie brûlés.
Quant au pot catalytique, il permet de transformer les gaz nocifs en eau, en dioxyde de carbone ou en azote. Ces gaz sont considérés comme inoffensifs. Les moteurs Stage V sont aussi pourvus d’un filtre à particules (FAP). Ce dernier a pour fonction de capturer les particules qui émanent des gaz d’échappement.
Découvrez les caractéristiques des moteurs conformes à la norme européenne
Pour répondre aux exigences de la norme européenne Stage V, les moteurs doivent intégrer de nouvelles technologies visant à réduire les émissions de substances nocives. De ce fait, les moteurs de plus de 36 kW (45 ch) intègrent un DPF (Filtre à particules diesel). Cet élément a été élaboré afin de faire passer la fumée de l’échappement à travers un filtre. Ce dernier retient un maximum de particules dans le but de rejeter un air plus propre. La suie et les particules retenues par le PDF se nettoient de manière ponctuelle via un processus de régénération.
La régénération du PDF sur les moteurs Stage V s’opère de trois façons. Dans un premier temps, la machine effectue une régénération passive et ce, de manière automatique. Le processus s’active dès que les températures du moteur et la quantité de suie sont à leur optimum. Le régime moteur peut alors être plus élevé, néanmoins, aucune baisse de performances ne sera à craindre.
La régénération du PDF s’opère également dans des conditions extrêmes. Dans un environnement froid ou très humide, le moteur requiert une régénération qualifiée de « musclée ». Une baisse de productivité sera donc constatée durant tout le processus de nettoyage du PDF. Enfin, la régénération forcée ou « active à l’arrêt » s’opère manuellement. Le nettoyage du PDF sera ainsi programmé par l’opérateur.
Quels sont les changements entre les Stage IV et Stage V ?
La réglementation européenne s’impose aux véhicules non routiers ainsi qu’aux groupes électrogènes. Elle implique le contrôle des émissions de particules polluantes en conditions réelles. Pour mieux comprendre l’évolution de cette norme, il convient de la comparer au Stage IV qui date de 2014. En effet, la norme Stage IV restreint les émissions de particules à 25 mg/kWh alors que le Stage V requiert une restriction à 15 mg/kWh. La norme Stage V est assortie d’une nouvelle obligation qui nécessite de contrôler les émissions des machines en cours de travail.
Pour résumer, le Stage V se démarque du Stage VI par la nécessité de réduire drastiquement les particules polluantes et plus exclusivement leur masse. Il convient d’ores et déjà de constituer une base de données pour mieux analyser les émissions au cours des cycles. Ces précautions s’imposent en vue de la mise en place de la norme Stage VI prévue en 2025.
Quelles sont les conséquences de la norme Stage V sur les équipements ?
Les moteurs certifiés Stage V garantissent un faible taux d’émissions polluantes. Ainsi, la norme Stage V concerne notamment les nouvelles générations de compresseurs, de groupes électrogènes, de pompes et des équipements qui fournissent des performances et une efficacité énergétique particulièrement élevées.
Par ailleurs, la mise en conformité des moteurs aux normes antipollution implique des dépenses importantes. Ainsi, les charges de mécanisation augmentent, d’où la disparité entre les pays et les continents. L’Europe et les États-Unis, par exemple, s’allient dans la mise en œuvre des normes antipollution. En revanche, l’Australie n’applique aucune réglementation visant à réduire les émissions polluantes. Notez que les pompes et injecteurs qui fonctionnent avec du fuel de mauvaise qualité engendrent d’importants coûts de réparation.
Pour rappel, la norme Stage I fut appliquée en 1999. Elle concernait les moteurs non roulants qui délivrent une puissance de 36 à 560 kWh, soit 50 à 761 ch. Depuis, la mise en application des normes successives s’est avérée fructueuse. Concrètement, une réduction de plus de 90 % des émissions polluantes a été constatée.
Pour compenser les coûts de mise en conformité des moteurs non roulants, il convient de mentionner les gains en matière d’entretien. Ainsi, les intervalles entre les vidanges sont plus grands. Cela compense amplement les effets négatifs des normes antipollution. Par ailleurs, les fabricants ne cessent de développer des systèmes de refroidissement intelligents. Les solutions électroniques visent à optimiser les échanges entre le moteur et la transmission. Enfin, les moteurs modernes comprennent des systèmes d’injection qui tiennent compte de la qualité du carburant.